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La joie comme résistance : la vision d'un leader noir pour la santé mentale des enfants et des jeunes en Ontario

2 commentaires

Le pouvoir de la joie dans la santé mentale des Noirs
Trop souvent, les récits entourant les communautés noires sont centrés sur les traumatismes : l’oppression historique, l’injustice systémique et les dures réalités du racisme anti-noir. Bien que ces histoires soient importantes, elles ne définissent pas l’existence des Noirs. Pour Tatum Wilson, directrice générale de Santé mentale pour enfants Ontario (SMHO), la joie n’est pas seulement une émotion, mais une forme de résistance. 

« Dans nos récits, nos protestations, nos actions de leadership, lorsque nous nous concentrons sur la joie, nous nous rappelons à nous-mêmes et aux autres que nos expériences ne sont pas uniquement définies par la douleur. La joie peut nous élever, nous soutenir et nous propulser vers l’avant. C’est un outil essentiel pour le bien-être mental. » 

Pour les enfants et les jeunes noirs, l’accès à un soutien en santé mentale qui reconnaît la joie comme une force de guérison est essentiel. Un système qui ne reconnaît que les difficultés risque de perpétuer le traumatisme même qu’il cherche à résoudre. Les dirigeants de Tatum s’engagent à changer ce discours, en veillant à ce que la joie, l’optimisme et l’autonomisation fassent partie intégrante des soins de santé mentale. 

Un parcours personnel de plaidoyer
Le parcours de Tatum dans la défense des droits en matière de santé mentale est profondément personnel. Bien qu'il n'ait pas été personnellement confronté au racisme dans son parcours professionnel, les expériences vécues par sa famille ont façonné son approche du leadership. 

« Ma tante et mon oncle ont reçu un diagnostic de schizophrénie dans leur jeunesse. Leur expérience de la maladie mentale était indissociable de leur identité en tant que personnes noires : la pauvreté, la discrimination et les échecs systémiques ont tous joué un rôle dans leurs difficultés. Leurs histoires nourrissent mon engagement en faveur de l’équité dans l’accès et les résultats en matière de santé mentale. » 

Comprendre que la santé mentale ne se résume pas seulement à un traitement, mais aussi à l’élimination des obstacles systémiques est ce qui motive le travail de Tatum au CMHO. Son rôle ne se limite pas à une question de leadership : il consiste à veiller à ce que les enfants et les jeunes noirs n’aient pas à naviguer dans un système qui n’a pas été conçu en fonction de leurs expériences vécues. 

La résilience face aux barrières systémiques
Plaider pour un changement dans un système qui a longtemps ignoré les besoins spécifiques des jeunes noirs est épuisant. Pourtant, Tatum trouve de la résilience en célébrant les progrès, aussi progressifs soient-ils. 

« Le changement est lent, mais chaque pas en avant compte. Se concentrer sur le long terme me permet de rester motivé. Il s'agit de trouver de la joie dans les victoires qui jalonnent le chemin. » 

Cet état d’esprit est essentiel pour s’attaquer aux obstacles systémiques les plus pressants auxquels les familles noires sont confrontées pour accéder à un soutien en santé mentale. Alors que le système de santé mentale de l’Ontario est aux prises avec des problèmes tels que les longs délais d’attente et les pénuries de main-d’œuvre, les communautés noires sont confrontées à des défis supplémentaires : 

  • Manque de soins culturellement informés : Les professionnels de la santé mentale doivent comprendre les expériences uniques des familles noires, depuis les interactions avec les forces de l’ordre jusqu’à la méfiance médicale historique. 
  • Représentation dans le monde du travail : Les jeunes noirs se sentent souvent plus à l’aise avec les professionnels qui partagent leur expérience vécue, mais le secteur manque de représentation noire, tant au niveau de première ligne qu’au niveau de la direction. 
  • Des temps d’attente plus longs et des niveaux de détresse plus élevés : Les enfants et les jeunes noirs sont confrontés à de nombreux obstacles pour accéder aux soins de santé mentale, notamment le racisme et la discrimination. En ce qui concerne les temps d'attente pour les soins de santé mentale, les populations noires et caribéennes ont attendu en moyenne 16 mois pour être soigné, soit plus du double du temps d’attente pour les patients blancs. De plus, les données de Jeunesse, J’écoute indiquent que les jeunes Noirs sont parmi les appelants les plus en détresse au Canada, signalant des niveaux d’anxiété et de dépression significativement plus élevés. 
  • Accès limité à des prestataires culturellement compétents : Les Canadiens noirs sont 300 % plus susceptibles que les Canadiens non noirs de se passer des services de santé mentale dont ils ont besoin en raison de aux obstacles systémiques, notamment la méfiance envers les prestataires et le manque de professionnels culturellement compétents. 

Au CMHO, des efforts sont en cours pour remédier à ces disparités au moyen d’initiatives axées sur l’équité, notamment en travaillant avec ses membres à l’élaboration d’une stratégie provinciale d’équité en santé qui sera bientôt publiée en matière de santé mentale des enfants et des adolescents dans la communauté.  

Conseils aux futurs leaders noirs dans le domaine de la santé mentale
Aux jeunes Noirs qui aspirent à travailler dans le domaine de la santé mentale, Tatum offre un message clair : « Soyez vous-même, mais soyez conscient. » 

« Je suis moi-même au travail, que ce soit en tant qu’homme noir, biracial, homosexuel ou parent. Mais je reconnais aussi que tous les environnements ne sont pas accueillants. Soyez intentionnel. Demandez aux organisations comment elles valorisent et célèbrent la diversité. Si elles ne peuvent pas répondre, c’est un signal d’alarme. » 

Pour les professionnels noirs, Tatum estime que choisir où et comment plaider en faveur du changement est tout aussi important que le travail lui-même. 

Solutions communautaires : là où le progrès se produit
Bien que les organisations membres de CMHO se trouvent à des stades différents de leur parcours vers l’équité, le progrès est en cours, et les engagements sont clairs. Certains accordent la priorité à un leadership diversifié, tandis que d’autres se concentrent sur le recrutement ou sur une programmation adaptée aux différences culturelles. 

« Ce qui compte, c’est que nous avancions. La créativité, la prise de risques et le leadership au sein de nos agences favoriseront un changement systémique. Avec le temps, nous y parviendrons. » 

Au-delà de la sensibilisation : l’appel à la politique et à l’investissement
Alors qu’une élection récente détermine le paysage politique de l’Ontario pour les quatre prochaines années, Tatum exhorte les décideurs politiques à s’appuyer sur les récents investissements réalisés dans le système et à appliquer une optique d’équité significative aux décisions de financement futures.  

« En aidant le secteur de la santé mentale des enfants et des jeunes de l’Ontario à mettre en œuvre notre prochaine stratégie, des progrès importants peuvent être réalisés pour remédier aux inégalités en matière de santé et aux lacunes en matière de services dans toute la province. Si nous voulons améliorer les résultats en matière de santé mentale des enfants, des jeunes et des familles noirs, les organismes ont besoin de ressources adéquates. Certains organismes ont l’expertise, mais manquent de financement. L’investissement doit également être stratégique : les organismes axés sur l’équité ont également besoin de ressources pour avoir un réel impact. » 

Le changement structurel nécessite un soutien financier. Sans cela, le cycle du sous-investissement dans la santé mentale des Noirs se poursuivra. Les organisations dirigées par des Noirs et au service des Noirs sont chroniquement sous-financées, ne recevant que 0.03 % des fonds par rapport à leurs homologues. 

Maintenir la santé mentale des Noirs à l’ordre du jour
Au-delà de la Semaine de la santé mentale des Noirs, il est essentiel de poursuivre le plaidoyer. L'appel final de Tatum à l'action est simple : poursuivre le dialogue. 

« Parlez-en. Plaidez en faveur du changement. Ne présumez pas que les problèmes sont trop importants pour être résolus. Chaque action, aussi petite soit-elle, nous aide à améliorer la situation des enfants, des nourrissons et des jeunes noirs en Ontario. » 

Le travail n’est pas terminé, mais grâce au leadership, au financement équitable, aux solutions communautaires et à un engagement indéfectible envers la joie en tant que résistance, le changement n’est pas seulement possible.c'est inévitable. 

2 Commentaires

  1. connexion parieur

    Votre écriture est non seulement informative, mais aussi incroyablement inspirante. Vous avez le don d'éveiller la curiosité et d'encourager la pensée critique. Merci d'être une influence aussi positive !

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  2. Ashley

    Quelle belle lecture, merci de partager vos connaissances.

    Répondre

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