L’année dernière, Lianne, une mère de Toronto, a constaté que sa fille de 15 ans, Hadley, mangeait à peine. Depuis que la pandémie l’avait éloignée de ses amis de l’école et de ses cours de karaté, l’adolescente était de plus en plus préoccupée par son apparence.

Lianne a emmené Hadley chez le médecin qui a découvert que le rythme cardiaque d’Hadley était si faible qu’on a dû la transporter d’urgence à l’hôpital pour enfants malades de Toronto, où elle a été admise et traitée pour un trouble alimentaire.

"Le manque de connexion, le manque de voir des amis, se faire de nouveaux amis dans une nouvelle école, tout cela a aggravé ce qui était probablement là auparavant", dit Lianne.

« Les restrictions, le temps passé loin de la famille, la peur constante et le fait de ne même pas pouvoir aller au cours de karaté ou travailler au dojo ont eu un impact négatif sur elle », explique Lianne.  

« L’exercice était pour elle un énorme centre d’intérêt et un exutoire au stress. Rejoindre un cours en ligne dans le salon a vite perdu de son attrait, elle a alors commencé à prendre du poids et c’est là que son trouble alimentaire a fait surface. »

Vicki, maman à London, Ontario

Vicki, une autre mère, a dit que son fils de 16 ans a traversé une crise plus importante lors de la pandémie de la COVID-19 que lors de toute autre année antérieure.

La mère de London, en Ontario, a déclaré que son fils, qui se sent plus à l’aise dans un environnement en personne, a fait des allers-retours entre les traitements de santé mentale virtuels et en personne, et l’école virtuelle et en personne, où il reçoit un enseignement d’une manière peu familière.

« Ses idées suicidaires ont augmenté et son sentiment de solitude et d’isolement s’est accru », a-t-elle déclaré.

Vicki est maman d'un enfant atteint de maladie mentale

Un trop grand nombre d’enfants et de familles en Ontario ont été confrontés à de graves problèmes de santé mentale pendant la pandémie.  

Les spécialistes de la santé mentale des enfants et des adolescents en Ontario disent avoir constaté une augmentation inquiétante des troubles de santé mentale chez les les jeunes au cours de la pandémie. Beaucoup sont confrontés à des problèmes de santé mentale complexes, en plus de l’anxiété et de la dépression.

Le Hospital for Sick Children de Toronto signale une augmentation de 35 % du nombre de jeunes admis dans son programme pour troubles de l'alimentation.

Les hôpitaux ont constaté une augmentation spectaculaire du nombre de jeunes qui se présentent à l’urgence en raison de troubles alimentaires, de problèmes de toxicomanie, d’automutilation et de tentatives de suicide.

« Nous constatons clairement une augmentation des cas de troubles de l’alimentation, d’isolement social et de crises de colère chez les jeunes », affirme Karene Martin-Russell, clinicienne pour les enfants et les familles chez EveryMind à Mississauga.

Nous voyons certainement plus de cas de troubles alimentaires, d'isolement social et d'explosions de colère chez les jeunes »

Cette augmentation des problèmes graves de santé mentale au cours des dernières années survient à un moment où le système de santé mentale pour les enfants et les jeunes était déjà mis à rude épreuve.

Au début de 28,000, près de 2.5 2020 enfants attendaient déjà depuis deux ans et demi d’avoir accès à des services de santé mentale.

L’instabilité et les pertes considérables auxquelles les enfants ont été confrontés depuis le début de la pandémie ont exacerbé les problèmes de santé mentale chez les enfants et les jeunes.

Trish Benoit, directrice de santé mentale pour enfants et adolescents chez MAINS Le réseau d'aide à la familledit que les travailleurs de la santé ont constaté une forte augmentation du nombre de jeunes confrontés à des pensées ou des tentatives suicidaires.  

« Lorsque le confinement a eu lieu en 2020, nous avons constaté une baisse du nombre de cas. Puis tout d’un coup - en deux ou trois mois - le nombre de cas a commencé à grimper et n’a pas cessé de grimper depuis », dit-elle. Trish a partagé ces renseignements avec Pépite de North Bay.

Les enfants étaient également plus susceptibles que tout autre groupe d’âge de signaler des problèmes de santé mentale pendant la pandémie, les jeunes signalant des cas d’anxiété, de dépression et de syndrome de stress post-traumatique trois fois plus souvent que les adultes de 65 ans et plus, selon Statistique Canada.  

"« Certains des clients que je vois avaient des problèmes d’anxiété préexistants qui ont été intensifiés par la pandémie. Pour de nombreux enfants qui souffraient de dépression, la pandémie a réduit leurs possibilités de sortir de la maison et les a déconnectés de leurs amis et de l’école », explique Karene.. 

Lire la suite : Montée en flèche des demandes de services de santé mentale pour les enfants.

Trouver de l'aide

Si vous ou votre enfant avez besoin de soutiens en santé mentale, contactez un centre de santé mentale pour les enfants et les jeunes près de chez vous. Trouver de l'aideVous pouvez aussi en apprendre plus sur comment reconnaître que votre enfant a besoin d'aide.

Prendre le serment

L'Ontario fait face à une crise de santé mentale chez les enfants. Pour sensibiliser le public, nous partageons des histoires de familles qui font partie de notre Parents for Children’s Mental Health chapitres sur le soutien par les pairs. Ce sont de vrais parents, de vrais enfants – et de vrais problèmes. Nos enfants ne peuvent plus attendre pour des soins de santé mentale. Les familles devraient pouvoir accéder aux traitements de santé mentale des enfants où qu'elles se trouvent, quand elles en ont besoin.

Nous demandons aux partis politiques de l'Ontario de Prendre le serment pour la santé mentale des enfants. Tu peux aider. Demandez à vos candidats députés de Prendre le serment.